L’ère des annonces de levées à millions est révolue. Les investisseurs, quels qu’ils soient, revoient leurs critères et resserrent leurs conditions, ne réservant un argent devenu plus rare qu’à des opérations solides, offrant des gages de croissance et de pérennité. S’il y a encore un an, communiquer sur des levées de moins de 10 millions d’euros semblait être  vain, la raréfaction des opérations gigantesques permet à nouveau de valoriser ce type d’actualité à impact positif envers toutes les parties prenantes et l’écosystème. Toutefois, réussir cette médiatisation ne s’improvise pas. L’agence vous donne les clés pour y parvenir.

Levées de fonds : la fin de la fête

En janvier 2024, Maddyness soulignait une baisse de 36% des montants levés par la FrenchTech par rapport à 2022. Avec “seulement” 8,3 milliards d’euros sur 808 opérations, on peut le dire, c’est bel et bien la fin de l’argent facile. Pour autant, ça n’est pas la fin de l’argent du tout. En cette période de raréfaction, les entreprises qui parviennent à trouver un financement suffisant pour maintenir leur croissance et leur développement signent une véritable prouesse. Ainsi, ce financement n’est plus forcément structuré selon un Saint-Graal BPI et VC. Depuis juin 2023 environ, on note une nouvelle physionomie des levées de fonds, qui ne sont d’ailleurs plus l’apanage de ces acteurs omniprésents dans l’actualité financière des startups. Si l’on devait forcer un peu le trait, on pourrait dire que nous sommes passés en quelques mois de dizaines de millions investis par des VC à des opérations plus modestes financées par des acteurs économiques et institutionnels plus classiques comme les banques, la BPI, et les fonds d’acteurs institutionnels. La fête est finie. 

Le choix des mots pour communiquer sur sa levée

Avec le retour à la réalité, les mots pour le dire évoluent : certaines licornes n’annoncent plus des levées mais des emprunts ou des sécurisations de montants. C’est le cas de Mirakl qui a annoncé 100 millions d’euros d’emprunt en août 2023 pour financer de la croissance externe. Même chose pour Verkor, qui signe une levée record en série C pour plus de 2 milliards d’euros, dont un peu plus de 1,2 auprès de la BPI et de l’Etat et qui a bien choisi ses mots : la startup explique avoir “obtenu” 2 milliards d’euros. Le contraste est fort avec les titres grandiloquents d’avant ce grand assèchement ou “X levait 100 millions d’euros auprès de Y pour conquérir le marché mondial avec sa solution inédite dans le domaine du Z”  Ce retour à l’humilité et au choix des mots est une excellente nouvelle. Communiquer sur la levée de fonds est un message majeur sur la santé et le futur de l’entreprise. A force d’exagération, les mots perdent toujours de leur sens et les actes de leur portée. Lever des fonds n’est pas chose aisée et ne l’a jamais été. C’est une réalisation qui a un impact sur l’entreprise pendant tout le processus, qui peut durer de longs mois, et qui conditionne souvent le devenir même de cette entreprise. Les investisseurs ont toujours été exigeants. On l’avait presque oublié avec es millions annoncés chaque jour depuis des années. Lever de l’argent signifie que l’entreprise a su convaincre les investisseurs de son potentiel, et qu’elle va disposer des moyens de conquérir son marché. Les journalistes plus aguerris mesureront aussi le talent des équipes et du dirigeant à travers ce qui a toujours été, on l’avait presque oublié, une prouesse. 

Levées de fonds et journalistes : le bon message au bon moment

Il faut adapter son message à cette nouvelle donne de réalité et de perception. Les journalistes sont aux premières loges de la fin de l’euphorie. Tout comme les VC et autres investisseurs, ils revoient leurs exigences à la hausse et recherchent la qualité de l’information. Leurs attentes tiennent en quelques mots : humilité, pragmatisme et transparence. Plusieurs fois à l’agence nous avons entendu des dirigeants de startup se faire conseiller par des non pratiquants des médias d’arrondir les chiffres ou de rester flous sur la structure du financement, ou même d’annoncer des choses prématurément. Cette erreur coûtera très cher en réputation si l’opération finit par capoter ou la réalité changer. La meilleure solution ? Suivre la sacro-sainte règle des relations médias : qui, quoi, pourquoi, quand et comment, et de ne communiquer que lorsque les prêts, conventions et term sheets (document de synthèse officiel des conditions et de la structure du financement) sont signés. De même qu’il ne faut pas dépenser l’argent que l’on n’a pas, il ne faut pas l’annoncer non plus. Le message relatif à cette levée de fondsdevra également indiquer qui sont les investisseurs et à quoi serviront les fonds : cela donne une idée du potentiel de l’entreprise et de ce qu’elle entend apporter en termes de solutions et de valeur. 

Les relations presse : une histoire de confiance avec les journalistes

Alors que de nombreuses entreprises connaissent des turbulences pour des raisons variées, la transparence sur la partie financière garantit une relation de qualité avec les journalistes. Ces derniers sont clairement échaudés par les annonces tonitruantes de certaines startups, qu’une annonce de redressement judiciaire ou de sauvegarde a pu suivre immédiatement. Ces sujets sont souvent tabous, mais les dirigeants ont parfois tendance à oublier qu’un journaliste n’est pas uniquement là pour relayer de bonnes nouvelles. Mieux vaut ne pas communiquer sur sa levée de fonds lorsque l’on est en risque plutôt que de favoriser la posture connue du “fake it until you make it”. Ce conseil est assez toxique et finit par créer de la défiance chez les journalistes. Sécuriser des fonds pour son entreprise est un signe de sa bonne santé et de ses perspectives, et les journalistes se penchent aujourd’hui en profondeur sur le pourquoi et le comment. Saisir cette occasion dans les règles de l’art permettra de donner une image très positive de l’entreprise et d’assurer l’interne comme l’externe de son présent et de son futur.

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